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La chasse au trésor
jeudi 16 février 2023, par
BAB, le trésor
Le Chao Phraya ne manque pas de lieux d’intérêt. Jean avait repéré que le temple Wat Arun, principal lieu touristique du centre historique de la capitale et proche du Palais Royal, abritait une partie du BAB (Bankok Art Biennale). Atteindre et trouver ce lieu va s’apparenter à une chasse au trésor avec ses chausse-trappes, ses surprises et ses déconvenues.
Pour les amateurs de mots rares, et pour le ‘fun’, précisons que la « chasse » est un énantiosème, qui signifie une chose et son contraire. ‘Chasser’, c’est à la fois s’approcher et éloigner. En effet, voilà comment les aventuriers ont ‘chassé’ les nouveautés de la biennale.
Wat Arun
La chasse au trésor, ce jour-là, commence par le parcours, l’itinéraire, par métro jusqu’à Saphan Taksin, l’embarcadère du fleuve. Impossible de trouver l’appontage des navettes publiques. La signalétique ’latine’ focalise la foule vers les rabatteurs, les vedettes et ‘long-tails’ touristiques à dix fois le prix des bateaux-bus publics. Alain commence à s’impatienter, arguant qu’il n’est pas à 10€ près. Certes, il a raison, mais pour Jean, l’aventure, c’est de se déplacer ‘local’ ! Dont acte. Ils finissent par prendre leur ticket touristique pour le Wat Arun. Ils discutent en anglais avec leurs voisins, des Italiens qui eux, ne savent même pas où ils vont !
Une guérite proche du wharf qui dégorge ses touristes, encaisse 200 bahts (6 €) pour entrer dans le temple. Le ticket ne semble pas obligatoire tant le nombre d‘entrées sans guérite est varié. Le caissier montre une bouteille que Jean prend pour du gel hydroalcoolique, mais finit par accepter l’offre. C’est tout simplement une bouteille d’eau à l’effigie du temple. Elle sera la bienvenue au cours des pérégrinations sous le soleil de midi.
Les papys traversent ainsi ce beau temple dans un état d’esprit différent de tous ces touristes qui ont acheté ou loué des habits traditionnels pour se faire photographier ainsi déguisés, devant le temple Wat Arun ! C’est ce que leur précise Kamol SANTI, leur guide des jours précédents, retrouvé miraculeusement en train d’accompagner un groupe dit ‘Georges BRASSENS’ !
En visant le Wat Arun, Jean s’était mis dans la tête de trouver aussi un des lieux d’exposition du BAB.
Énantiosémiques, les chasseurs ne réussissent pas à se rapprocher, à trouver le lieu d’exposition de la biennale. Le BAB est en fait ‘chassé’. Il s’éloigne, dans le dédale du Wat Arun et des nombreux bâtiments bouddhistes qui l’entourent ! Les agents de la structure touristique du lieu, interrogés à ce sujet, ignorent tout du ‘BAB’. Aucun plan ne mentionne le lieu d’exposition. La traduction de ‘biennale’ en thaï ‘ล้มลุก’, même prononcée ‘L̂mluk’ demeure inefficace ! Tant pis pour le trésor de la rive droite du Chao Phraya ! Alain, plus désorienté que Jean à ce moment-là, pense être au sein du Palais Royal. Pas moyen de lui faire admettre que ce dernier se trouve de l’autre côté, sur la rive GAUCHE !
Marché aux fleurs et sérendipité
Encore un mot savant s’écrie Dominique en lisant ce blog ! Il signifie que les aventuriers viennent de TROUVER ce qu’ils NE SONT PAS VENUS CHERCHER !
Alors que la désorientation des Papys se poursuit sur la rive GAUCHE, ils longent Pak Khlong Talat après avoir pris la navette pour traverser le fleuve et suivent Maha Rat Rd. La station du métro souterrain Blue Line Sanam Chai reste introuvable. Dieu Merci, la désorientation leur fait traverser le grand marché aux fleurs du centre-ville.
Ouvert, surpeuplé, animé et combien coloré, ce marché est une fête pour les yeux, les objectifs et les narines ! Les images ici présentes sont un bien piètre témoignage ! C’est le trésor du jour qui s’est substitué au BAB…
Avec l’abonnement internet épuisé, ils ne réussissent plus à se situer sur le plan de la ville, mais ils trouvent un taxi sympa. Comprenant que leur demande, c’est pour revenir au premier embarquement ‘Chao Phraya Tourist Boat (Sathon Pier)’, le taximan propose une alternative plus proche : la station BTS Wongwian ! Sur cette ligne, à l’échangeur de Siam les voies sont superposées, ce qui permet un changement de ligne facile sur le même quai. Pour rejoindre leur station de Phra Khanong, là encore, les Papys se plantent en haut de l’Escalator et reprennent la même ligne en sens inverse !
Ce genre de gag est probablement l’épreuve du moment. Il va se reproduire le lendemain pour rejoindre la station Mo Chit et visiter Chatuchak, le marché du week-end.
Chatuchak, le marché de week-end à Bangkok
Ce marché, le plus grand du monde, est en tout cas, le plus grand d’Asie, à ciel ouvert. Il ne se tient que le samedi et le dimanche. Alain et Jean partent exceptionnellement avec leur sac à dos, persuadés des bonnes affaires qu’ils vont trouver. Ce qui les étonne le plus, c’est le marché aux animaux vivants.
Jean ne va cependant pas revenir avec un cacatoès, un lapin, une tortue, une mygale ou un boa dans le sac à dos.
Il ne cherche que du simple linge de corps, sans fioritures, qu’il ne trouve pas. Alain est intéressé par un salon en bois, marron clair, tirant sur le jaune. Bouleau, noyer, palissandre, teck, olivier, zitan, Hong Mu ou Wu Mu, l’ébène chinois ? Certainement pas du Catalpa dont on fait les cercueils. C’est magnifique, mais un peu lourd pour le sac à dos qui revient vide !
Jean abreuvera Lili, toujours prompte à demander des détails, d’une liste d’achats et de cadeaux acquis dans ce marché et qui ne peuvent loger dans ses bagages de retour. Singeant la demande de sa copine pour ramener d’Europe gruyère râpé, moutarde, huile d’olive et produits d’entretien, il la priera de bien vouloir se charger du surpoids pour Paris lors de son prochain voyage d’été ! Loin d’accepter cette surcharge, mais gobant le mensonge, elle distille à Jean, par téléphone, depuis sa retraite à Bran Burri toutes les précisions pour acheter une valise près du Soï 2…
Commande du taxi de retour
Le week-end se termine. Il est grand temps de préparer le retour pour un décollage lundi matin à 8h30, c’est à dire un réveil à 4h. Lili a chargé le gardien thaï de l’immeuble de trouver un taxi à 5h pour l’aéroport. À cette heure, il ne faut pas compter sur une commande de taxi. Par sécurité, Jean s’assure la veille au soir que le gardien a bien compris en lui montrant et en lui faisant écouter la traduction de Google illustrée ci-contre.